La Défense : mis sur la touche, le promoteur Hermitage y croit toujours

Une fois de plus, un rebondissement vient bouleverser le projet des tours Hermitage plaza de la Défense. L’établissement public d’aménagement Paris la Défense a affirmé sa volonté de couper les ponts avec Hermitage et son projet de tours jumelles. Le promoteur immobilier russe a pourtant à nouveau certifié la concrétisation de ses deux tours, courant 2024.

« Hermitage doit 30 millions d’euros à Paris la Défense, le projet n’avance pas et on cherche une alternative » aurait, selon Le Parisien, affirmé Marie-Célie Guillaume directrice de Paris la Défense. C’est en marge des célébrations de la fin du chantier de la tour Alto, le 11 juin dernier, qu’elle aurait fait cette déclaration alors que le projet semble au point mort. Emin Iskenderov, l’homme d’affaires à la tête d’Hermitage, semble pourtant loin de vouloir lâcher le morceau, pour lui, c’est justement l’épuisement des recours juridiques à l’encontre de son projet qui va désormais lui permettre de débuter les travaux.

Pour rappel, cela fait près de dix ans que le chantier pharaonique patine, paralysant les immeubles de la résidence des Damiers. Piloté par le promoteur Hermitage, le projet de construction de deux tours jumelles de 323 m, est empêtré dans un véritable imbroglio juridique. C’est notamment les locataires de la résidence des Damiers, située place des Dominos à Courbevoie et amenée à être détruite pour la construction des deux tours, qui bloquaient le début du chantier.

Le tableau est néanmoins loin d’être aussi rose du côté de l’aménageur public Paris la Défense, qui fustige le retard pris par le projet. Dix ans après sa présentation officielle, aucune pierre n’a été posée. Pour Paris la Défense, le contrat qui le lie à Hermitage est donc caduc depuis juin 2018, et l’établissement réclame 30 millions d’euros au groupe, pour compenser l’immobilisation du terrain.

« Les relations contractuelles entre Hermitage et Paris la Défense sont terminées depuis un an et nous sommes même en contentieux au tribunal de grande instance de Nanterre » aurait ainsi déclaré Marie-Célie Guillaume durant la même cérémonie, selon le site d’information Défense-92. Dans la foulée des déclarations de Marie-Célie Guillaume, à travers un communiqué de presse, le promoteur immobilier a pourtant réitéré son engagement à livrer les deux tours courant 2024 :

Après sept années de batailles juridiques, Hermitage a obtenu, début juin, la purge de l’intégralité des recours contre les permis de construire du projet Hermitage plaza. Plus aucun recours n’est donc possible. Cela va enfin permettre à Hermitage :
1. De se rapprocher dès la rentrée de septembre, de l’intégralité des acteurs concernés par ce projet (Paris la Défense, Bouygues bâtiment Ile-de-France, etc.), et ainsi de débloquer les fonds nécessaires au démarrage des travaux préalables au chantier des tours Hermitage plaza (telles que les opérations de désamiantage, de démolition, etc.).
2. D’entamer dans les semaines à venir, des négociations avancées avec un opérateur hôtelier (pour la partie hôtel et le service aux appartements) et des locataires de bureaux (pour les espaces de travail). La commercialisation des appartements, ainsi que celle du centre commercial, débutera après le démarrage de la construction. Ainsi, les tours Hermitage plaza deviendront un symbole pour les Jeux olympiques de Paris 2024.

Culminant à 320 mètres, Hermitage plaza sera le plus haut immeuble jamais construit en Europe occidentale. Dessiné par Sir Norman Foster et offrant une mixité d’usages inédite à Paris, il sera composé de deux tours associant des appartements et des penthouses, un hôtel de luxe de cinq étoiles, des restaurants et bars panoramiques, le premier centre de thalasso panoramique en France, des espaces de bureaux modernes, flexibles et polyvalents, un espace dédié aux boutiques et aux services de luxe, des équipements culturels, dont un auditorium et une galerie d’art.

Les tours s’élèveront au-dessus d’un vaste socle aménagé en place publique, bordée de magasins, de restaurants et de cafés. 5 000 emplois seront générés par la construction et les aménagements du complexe Hermitage plaza, et 3 000 emplois directs seront créés de façon durable. Les tours Hermitage plaza visent l’ultra performance environnementale en obtenant la mention BREEAM « Excellent », une des plus hautes certifications mondiales pour une tour mixte.